17 février 2019

Sur le vif

Le Droit de la Compliance ne peut être que global, y compris dans les droits des personnes inquiétées : exemple du Droit de la Compliance au Sri Lanka

Le journal Times of India rapporte le nouvel état législatif en matière de Droit de la Compliance contre le terrorisme au Sri Lanka

En effet, la loi nationale de 1979 sur la prévention du terrorisme (Prevention of Terrorist Act - PTA) vient d'être réformée. 

Cela croise l'objet du "Droit de la Compliance" dont l'un des buts est la prévention du terrorisme, par exemple en prévenant le financement du terrorisme ou en détectant dans l'espace numérique les sites de contact ou de propagange ou dans le droit des télécommunications en luttant contre la cybercriminalité, dont le terrorisme fait partie.

Mais la nouvelle loi, ayant pour objet d'accroître l'efficacité de cette prévention donne par exemple à la police le pouvoir d'arrêter et de détenir des "suspects" pour une durée indéterminée. 

Cela rappelle la "loi des suspects" de la Révolution française .... ; mais le passage du Droit pénal de l'Ex Post en Ex Ante est aussi ce qui caractérise le Droit de la Compliance. 

On retrouve donc ici un thème classique, certes dans un exemple extrême : la tension entre un Droit qui vise à l'efficaité au regard de l'impératif but poursuivi et les principes majeurs du Droit, ici les droits de la défense totalement méconnus.

L'Union européenne a donc, dans une rencontre du 24 février 2018, rappelé que les droits des personnes ne pouvait être à ce point méconnus. 

L'Union européenne demande à un Etat extérieur à celle-ci de conformer sa loi nouvelle aux standards internationaux. D'habitude cette demande de standardisation est demandée dans le sens de l'efficacité, c'est-à-dire dans le sens de la répression (sous son mode Ex Ante de "prévention"), mais il faut rappeller aussi que le Droit de la Compliance doit être global dans la protection des droits fondamentaux, ici en matière de procédure. 

 

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