L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) s'est dotée d'un Conseil scientifique. Sa direction en est assurée par Gérard Rameix, président de l'AMF.
Le Conseil scientifique de l'AMF a choisi comme thème de son nouveau colloque annuel scientifique annuel, qui s'est tenu le 20 juin 2016 L’éducation financière à l’ère du digital.
Construit en partenariat avec la Paris School of Economics, ce colloque a été ouvert par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Il a posé que l’éducation financière « doit permettre à chacun de faire des choix éclairés ». Il a estimé qu'elle constitue à ce titre un « facteur d’efficacité économique et d’équité sociale », ce qui justifie l’implication des pouvoirs publics et notamment de la Banque de France. Celle-ci, avec le concours de l’Autorité de
Trois tables rondes se sont ensuite succédées. La première portait sur l’évaluation du niveau d’éducation financière des ménages (et son impact sur leurs décisions financières). La deuxième avait pour objet les opportunités ouvertes à cet égard par les nouvelles technologies, servant de base au
En raison de la richesse et de l'importance de ce colloque pour les questions de
(lire ci-dessous)
V. sur ce point Lacroix, F., Les places financières alternatives : propos relatifs aux approches régulatoires concernant les plateformes de crowdfunding et d’échange de bitcoins » in Frison-Roche, M.-A. (dir.), Internet, espace d’interrégulation, , série "Régulation", Dalloz, 2016, pp. 43-73.
I. La troisième table-ronde : L’éducation financière à l’ère du digital : quels enjeux pour les régulateurs ?
La troisième table ronde était modérée par Bertrand de Juvigny, secrétaire général de l’AMF. Il a rappelé que si l’éducation financière est un sujet qui « préoccupe fortement l’AMF » depuis plusieurs années, la stratégie de
Deux axes de réflexion se sont ensuite dégagés des échanges entre les intervenants. On peut les restituer de la façon suivante : d’une part, ceux-ci ont relayé les nouveaux besoins de
A. De nouveaux besoins de
Selon Agnès-Christine Tomas-Lacoste, directrice générale de l’INC, le fait pour les consommateurs d’avoir à utiliser de nouveaux services financiers digitaux engendre chez eux une crainte renouvelée en termes de cybersécurité : il existe ainsi « une véritable attente de la part des consommateurs sur un degré de protection accru de la part du
Sur ce point, Franck Guiader, directeur de la nouvelle division Fintech,
Philippe Pelle, chef d’unité chargé des services financiers à la Commission européenne a quant à lui présenté les résultats du Livre vert de la Commission européenne sur les services financiers de détail en
A cet égard, Franck Guiader a rappelé les efforts de l’AMF pour définir une réglementation adaptée aux acteurs du financement participatif, à tel point que le
B. La possibilité pour le
Selon Franck Guiader, il convient de privilégier une approche « Regulatory to Business to Customers - R2B2C». L’éducation financière ne doit ainsi pas être directement financée par le
L’éducation des acteurs par le
Gérard Rameix, président de l’AMF a fortement exprimée dans l'intervention qui a clôturé le colloque cette volonté éducative, en considérant que « ces nouvelles technologies – en permettant aux établissements financiers de mieux connaître les clients, en facilitant la comparaison des produits et en optimisant la diversification – compenseront dans une certaine mesure le manque de formation financière du public ».
II. L'opportunité d'avoir noué
L’éducation financière (financial literacy) n’est pas une notion récente, mais les pouvoirs publics y font plus attention depuis la
L’OCDE définit l’éducation financière comme
En réalité, le rôle de la
A. Le
D’une part, l’éducation financière a pour objet et pour effet d’accroître l’autonomie du
A titre incident, la vigilance du
B. Le
D’autre part cependant, la qualification de « stratégie nationale en matière d’éducation financière » montre que l’impératif d’éducation financière dépasse en France le simple objectif de protection du
Dans son propos introductif au colloque, le gouverneur de la Banque de France a d’abord présenté l’éducation financière comme un « facteur d’efficacité pour le financement de l’économie ». Cette conception s’éloigne de la définition de l’OCDE, selon laquelle la fin ultime de l’éducation financière est le bien-être individuel. Les pouvoirs publics considèrent ainsi qu’il convient de tendre vers une « meilleure » éducation financière des épargnants, définie et assumée par les pouvoirs publics et à laquelle des autorités administratives indépendantes (telles que l’AMF ou l’ACPR) participent. Cette éducation doit être conçue et réalisée tant dans l’intérêt de l’Etat (une plus grande appétence des ménages pour l’épargne long-terme peut accompagner la réforme des systèmes de retraite) que dans celui de l’économie « réelle » (les entreprises bénéficiant de la généralisation de la détention d’actions pour accroître leurs capacités de financement). Dans ce cadre, le bien-être individuel du
L’on retrouve ainsi l’idée selon laquelle le droit de la
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Portail de l’OCDE sur l’éducation financière (en anglais)
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Atkinson, A. and F. Messy (2012), “Measuring Financial Literacy: Results of the OECD / International Network on Financial Education (INFE) Pilot Study”, OECD Working Papers on Finance, Insurance and Private Pensions, No. 15,
OECD Publishing (lien pour fiche bilatéralisée). Définition traduite et citée in Comité consultatif du secteur financier (2015), « La définition et la mise en œuvre d’une stratégie nationale en matière d’éducation financière », Rapport du groupe de réflexion présidé par M. Emmanuel Constans, p. 5.
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